🌓 Dans Les Plis Sinueux Des Vieilles Capitales

Dansles plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Eponine ou LaĂŻs! - Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les! ce sont encor des Ăąmes.
Un promeneur solitaire dans la fouled’Antonio Muñoz MolinaTraduit de l’espagnol par Isabelle GugnonSeuil, 522 p., 24 €A la lecture de cet immense catalogue de choses vues, lues, ou entendues en divers lieux, quelques questions jaillissent au sujet de son auteur. Comment ĂȘtre ici et ailleurs ? Soi-mĂȘme et tant d’autres ? Comment ĂȘtre toujours en mouvement et un Ă©crivain d’arrĂȘt ? La rĂ©ponse gĂźt dans une phrase lĂąchĂ©e Ă  la page 341 d’un livre qui prend le pouls de la planĂšte et traque la pulsation de notre Ă©poque – tout en confiant des souvenirs intimes Ce que j’apprĂ©cie le plus quand je marche en solitaire et que je parle une autre langue, c’est la suspension partielle de mon identitĂ©. »L’Andalou Antonio Muñoz Molina, voyageur sexagĂ©naire ayant roulĂ© sa bosse de Madrid Ă  New York avec des haltes frĂ©quentes Ă  Paris, musarde sans en perdre une miette. Un promeneur solitaire dans la foule, qui compile sensations, descriptions, reliques ou remembrances dans les plis sinueux des vieilles capitales, bute sur un mot, tombe sur un son, retrouve un personnage, repĂšre ce qui vous accroche l’Ɠil c’est un vaste mais minutieux herbier humain, collectĂ© d’une main de loufoque, grave et sensuel J’écris au crayon, un taille-crayon toujours Ă  cĂŽtĂ© de moi, les doigts en contact avec le papier, avec les ciseaux dont je me sers pour dĂ©couper des phrases, des titres ou des mots Ă©pars, qui, une fois isolĂ©s, se parent d’une Ă©tincelle de beautĂ©, une poĂ©sie inventĂ©e ni par moi ni par personne, mais surgie exclusivement du hasard. Le crayon avance sur le papier aussi discrĂštement que des pieds nus sur un parquet. » Inattendu, loufoque, grave, ailĂ©, imagĂ©, sensuel, ce livre se lit comme autant d’expĂ©riences urbaines, dans les pas de Charles Baudelaire, Edgar Allan Poe, Thomas De Quincey, Fernando Pessoa, Walter Benjamin, ou encore du photographe tchĂšque follement marginal Miroslav TichĂœ 1926-2011.FlĂąneur Ă©gotiste mais altruiste, arpenteur des citĂ©s, gĂ©omĂštre des Ăąmes, guettant ces moments oĂč la rue devient une narration », Antonio Muñoz Molina rĂȘve Ă  haute et douce voix, pour notre plus vif plaisir et notre plus alerte rĂ©flexion J’imagine un musĂ©e de marcheurs dans la ville qui serait inĂ©vitablement funĂ©raire, avec ce dramatisme posthume qu’ont toujours les chaussures, mĂȘme celles qu’on laisse au pied du lit avant de se coucher, double sĂ©pulture des fatigues et des promenades de la vie. »L’écrivain ne cesse de possĂ©der l’asphalte, les traces, les fragments. Il prolonge le culte baudelairien des images en zoomant sur les Ă©crans qui rythment dĂ©sormais nos vies harcelĂ©es, qu’il Ă©rige en art poĂ©tique Vivre de ce qui jaillit ou apparaĂźt Ă  chaque moment devant moi. » Se fondre sans relĂąche dans la modernitĂ©, c’est ce que pratiquait dĂ©jĂ  l’auteur, quinze ans plus tĂŽt, avec les 87 chapitres de FenĂȘtres de Manhattan. Il y affirmait Je ne suis personne, ou plutĂŽt je suis ”Monsieur Personne” et pourtant je suis davantage moi-mĂȘme que jamais, plus que n’importe oĂč. »Or l’ultime paragraphe de cette somme Ă©clatĂ©e qu’est Un promeneur solitaire dans la foule rapporte Je regardais et Ă©coutais la ville jusqu’à ce que ma conscience s’y dissolve. » Ajoutant mĂȘme Comme si je me voyais en dehors de mon corps. » Cet effacement d’un moi trop fixe au profit d’un nous plus fluctuant explique le charme de cette prose, qui entraĂźne Ă  la maniĂšre du principe d’ArchimĂšde tout lecteur plongĂ© dans un tel livre subit, de la part de celui-ci, une poussĂ©e exercĂ©e du bas vers le haut

Fautil que les choses d'en bas le modifient ? » Cela a commencĂ© pendant la nuit et personne ne l' « Le ciel de Paris en fut-il ce matin ? Et qui complotait ? Faut-il que les choses d'en bas le modifient ? » Cela a commencĂ© pendant la nuit et personne ne l'a remarquĂ© : ce furent les premiers Aller Ă  la navigation Aller au contenu. Recherche pour : Recherche. Menu. À Victor Hugo. I. Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponine ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par les bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l'eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s'Ă©tonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. - Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ? La Mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d'un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j'entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S'en va tout doucement vers un nouveau berceau ; A moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l'aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l'ouvrier varie La forme de la boĂźte oĂč l'on met tous ces corps. - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes, Des creusets qu'un mĂ©tal refroidi pailleta... Ces yeux mystĂ©rieux ont d'invincibles charmes Pour celui que l'austĂšre Infortune allaita ! II. De Frascati dĂ©funt Vestale enamourĂ©e ; PrĂȘtresse de Thalie, hĂ©las ! dont le souffleur EnterrĂ© sait le nom ; cĂ©lĂšbre Ă©vaporĂ©e Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m'enivrent ; mais parmi ces ĂȘtres frĂȘles Il en est qui, faisant de la douleur un miel Ont dit au DĂ©vouement qui leur prĂȘtait ses ailes Hippogriffe puissant, mĂšne-moi jusqu'au ciel ! L'une, par sa patrie au malheur exercĂ©e, L'autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs, L'autre, par son enfant Madone transpercĂ©e, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III. Ah ! que j'en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, Ă  l'heure oĂč le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s'asseyait Ă  l'Ă©cart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d'or oĂč l'on se sent revivre, Versent quelque hĂ©roĂŻsme au coeur des citadins. Celle-lĂ , droite encor, fiĂšre et sentant la rĂšgle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son oeil parfois s'ouvrait comme l'oeil d'un vieil aigle ; Son front de marbre avait l'air fait pour le laurier ! IV. Telles vous cheminez, stoĂŻques et sans plaintes, A travers le chaos des vivantes citĂ©s, MĂšres au coeur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous Ă©taient citĂ©s. Vous qui fĂ»tes la grĂące ou qui fĂ»tes la gloire, Nul ne vous reconnaĂźt ! un ivrogne incivil Vous insulte en passant d'un amour dĂ©risoire ; Sur vos talons gambade un enfant lĂąche et vil. Honteuses d'exister, ombres ratatinĂ©es, Peureuses, le dos bas, vous cĂŽtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, Ă©tranges destinĂ©es ! DĂ©bris d'humanitĂ© pour l'Ă©ternitĂ© mĂ»rs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, L'oeil inquiet, fixĂ© sur vos pas incertains, Tout comme si j'Ă©tais votre pĂšre, ĂŽ merveille ! Je goĂ»te Ă  votre insu des plaisirs clandestins Je vois s'Ă©panouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon coeur multipliĂ© jouit de tous vos vices ! Mon Ăąme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! ma famille ! ĂŽ cerveaux congĂ©nĂšres ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! OĂč serez-vous demain, Èves octogĂ©naires, Sur qui pĂšse la griffe effroyable de Dieu ? Charles Baudelaire Vieillesse Dansles plis sinueux des vieilles capitales, 1 Baudelaire, Correspondance, texte Ă©tabli, prĂ©sentĂ© et annotĂ© par Claude Pichois avec la collaboration de Jean Ziegler, Gallimard, coll. BibliothĂšque de la PlĂ©iade, t. I, 1973, p. 583. 155. 156 OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et

À VICTOR HUGO I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponine ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par les bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l’eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s’étonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. — Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d’un enfant ? La Mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d’un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j’entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S’en va tout doucement vers un nouveau berceau ; À moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l’aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l’ouvrier varie La forme de la boĂźte oĂč l’on met tous ces corps. — Ces yeux sont des puits faits d’un million de larmes, Des creusets qu’un mĂ©tal refroidi pailleta
 Ces yeux mystĂ©rieux ont d’invincibles charmes Pour celui que l’austĂšre Infortune allaita ! IIDe Frascati dĂ©funt Vestale enamourĂ©e ; PrĂȘtresse de Thalie, hĂ©las ! dont le souffleur EnterrĂ© sait le nom ; cĂ©lĂšbre Ă©vaporĂ©e Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m’enivrent ! mais parmi ces ĂȘtres frĂȘles Il en est qui, faisant de la douleur un miel, Ont dit au DĂ©vouement qui leur prĂȘtait ses ailes Hippogriffe puissant, mĂšne-moi jusqu’au ciel ! L’une, par sa patrie au malheur exercĂ©e, L’autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs, L’autre, par son enfant Madone transpercĂ©e, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! IIIAh ! que j’en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, Ă  l’heure oĂč le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s’asseyait Ă  l’écart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d’or oĂč l’on se sent revivre, Versent quelque hĂ©roĂŻsme au cƓur des citadins. Celle-lĂ , droite encor, fiĂšre et sentant la rĂšgle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son Ɠil parfois s’ouvrait comme l’Ɠil d’un vieil aigle ; Son front de marbre avait l’air fait pour le laurier ! IVTelles vous cheminez, stoĂŻques et sans plaintes, À travers le chaos des vivantes citĂ©s, MĂšres au cƓur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous Ă©taient citĂ©s. Vous qui fĂ»tes la grĂące ou qui fĂ»tes la gloire, Nul ne vous reconnaĂźt ! un ivrogne incivil Vous insulte en passant d’un amour dĂ©risoire ; Sur vos talons gambade un enfant lĂąche et vil. Honteuses d’exister, ombres ratatinĂ©es, Peureuses, le dos bas, vous cĂŽtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, Ă©tranges destinĂ©es ! DĂ©bris d’humanitĂ© pour l’éternitĂ© mĂ»rs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, L’Ɠil inquiet, fixĂ© sur vos pas incertains, Tout comme si j’étais votre pĂšre, ĂŽ merveille ! Je goĂ»te Ă  votre insu des plaisirs clandestins Je vois s’épanouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon cƓur multipliĂ© jouit de tous vos vices ! Mon Ăąme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! ma famille ! ĂŽ cerveaux congĂ©nĂšres ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! OĂč serez-vous demain, Èves octogĂ©naires, Sur qui pĂšse la griffe effroyable de Dieu ?

Unmonstre », « deux millions de signes, cinq ans d’écriture, six de gestation, 1 776 pages entre les mains du lecteur : Dans les plis sinueux des vieilles capitales est plus qu’un pavĂ©
Bonjour, je suis en seconde et on m'a demandĂ© de rĂ©aliser un commentaire littĂ©raire sur "les petites vieilles" de Charles Baudelaire. de " A Victor Hugo .... Infortune allaita!" Je na sais pas quoi choisir comme problĂ©matique et comme plan Si vous pouviez m'aider ce serais avec joie Merci d'avance! À Victor HugoI Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponyme ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! Ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par les bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l'eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s'Ă©tonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. - Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ? La mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d'un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j'entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S'en va tout doucement vers un nouveau berceau ; À moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l'aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l'ouvrier varie La forme d'une boĂźte oĂč l'on met tous ces corps. - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes, Des creusets qu'un mĂ©tal refroidi pailleta... Ces yeux mystĂ©rieux ont d'invincibles charmes Pour celui que l'austĂšre Infortune allaita !
ÀVictor Hugo I Dans les plis sinueux des vieilles capitales,OĂč tout, mĂȘme l'horreur, tourne aux enchantements,Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales,Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes,Éponyme ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossusOu tordus, aimons-les ! Ce sont encor des Ăąmes.Sous des Continuer la lecture

Dans le cadre des Diagonales de la Photographie 2012. RĂ©sidence et exposition soutenues par la DRAC RhĂŽne-Alpes Écritures de LumiĂšre / MinistĂšre de la Culture et la Ville de Roanne. Yveline Loiseur dĂ©veloppe un travail photographique protĂ©iforme incluant l’installation, le papier peint et le livre d’artiste. MĂȘlant l’expĂ©rience de l’instantanĂ© avec la mise en scĂšne et la reconstitution en atelier, elle explore les notions de temps, de passage et de mĂ©moire, dessinant une gĂ©ographie sinueuse entre histoire collective, expĂ©rience individuelle et souvenir d’enfance. Depuis la sphĂšre privĂ©e La Vie courante jusque dans le milieu urbain Les Villes invisibles, CrĂ©puscule du matin, Cavalier seul, La Vie matĂ©rielle avec Bureau l’Imprimante, chacun de ses projets est conçu Ă  partir de micro Ă©vĂ©nements issus du quotidien, accumulĂ©s, rejouĂ©s et recontextualisĂ©s pour entrer en rĂ©sonance avec un environnement social. La photographie devient un territoire d’expĂ©rimentations poĂ©tiques dans lesquelles le spectateur est amenĂ© Ă  se projeter. A Roanne, dans le cadre d’une rĂ©sidence d’artiste Ecriture de LumiĂšres /MinistĂšre de la Culture qui s’est dĂ©roulĂ©e de septembre 2010 Ă  avril 2011, elle a menĂ© Ă  la fois des ateliers artistiques auprĂšs des scolaires et un travail de crĂ©ation photographique sur la ville. Elle a sillonnĂ© Roanne plusieurs mois avec pour seule contrainte les limites de ce territoire. Elle capte l’ordinaire d’une ville, loin des repĂšres habituels, fixant l’intimitĂ© de ses passages, ses Ă©chappĂ©es, ses interstices, ses plis. Elle rassemble, dans une sĂ©dimentation d’images et d’histoires, des fragments urbains, des portraits et un papier peint qui, comme une seconde peau de la ville, rejoue dans l’espace d’exposition, les liens qui unissent Roanne au textile. © Yveline Loiseur, Sans Titre 19, 2010, 20×29 cm © Yveline Loiseur, Sans Titre 37, 2011, 20×29 cm Biographie Yveline Loiseur est nĂ©e en 1965 Ă  Cherbourg, elle vit et travaille Ă  Lyon. Elle est diplĂŽmĂ©e de l’École Nationale SupĂ©rieure de la Photographie d’Arles en 1990 et de l’UniversitĂ© Paris I PanthĂ©on-Sorbonne en 1991. En 2011, elle est laurĂ©ate du programme RĂ©sidences Culturesfrance Hors les Murs Ă  Trieste en Italie et en 2010 du Prix de la Quinzaine Photographique Nantaise. Elle bĂ©nĂ©ficie en 2009 d’une Aide Individuelle Ă  la CrĂ©ation allouĂ©e par la Drac RhĂŽne Alpes – MinistĂšre de la Culture pour son projet Sylvie et Bruno autour du texte de Lewis Carroll. Son travail fait partie de nombreuses collections publiques et privĂ©es et est rĂ©guliĂšrement montrĂ© en France et Ă  l’étranger, en 2011 Ă  la MĂ©diathĂšque de Roanne et au Luxembourg, en 2010 Ă  Bratislava et Ă  Nantes, en 2009 Ă  MontrĂ©al et Ă  Marseille, en 2008 Ă  l’Institut français de Dresde, en 2006 au MusĂ©e d’art contemporain de Lyon.

Lune, par sa patrie au malheur exercĂ©e, L'autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs, L'autre, par son enfant Madone transpercĂ©e, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III. Ah ! que j'en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, Ă  l'heure oĂč le soleil tombant.
A Victor Hugo I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponine ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par les bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l'eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s'Ă©tonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. - Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ? La Mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d'un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j'entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S'en va tout doucement vers un nouveau berceau ; A moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l'aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l'ouvrier varie La forme de la boĂźte oĂč l'on met tous ces corps. - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes, Des creusets qu'un mĂ©tal refroidi pailleta... Ces yeux mystĂ©rieux ont d'invincibles charmes Pour celui que l'austĂšre Infortune allaita ! II De Frascati dĂ©funt Vestale enamourĂ©e ; PrĂȘtresse de Thalie, hĂ©las ! dont le souffleur EnterrĂ© sait le nom ; cĂ©lĂšbre Ă©vaporĂ©e Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m'enivrent ; mais parmi ces ĂȘtres frĂȘles Il en est qui, faisant de la douleur un miel Ont dit au DĂ©vouement qui leur prĂȘtait ses ailes Hippogriffe puissant, mĂšne-moi jusqu'au ciel ! L'une, par sa patrie au malheur exercĂ©e, L'autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs, L'autre, par son enfant Madone transpercĂ©e, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III Ah ! que j'en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, Ă  l'heure oĂč le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s'asseyait Ă  l'Ă©cart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d'or oĂč l'on se sent revivre, Versent quelque hĂ©roĂŻsme au coeur des citadins. Celle-lĂ , droite encor, fiĂšre et sentant la rĂšgle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son oeil parfois s'ouvrait comme l'oeil d'un vieil aigle ; Son front de marbre avait l'air fait pour le laurier ! IV Telles vous cheminez, stoĂŻques et sans plaintes, A travers le chaos des vivantes citĂ©s, MĂšres au coeur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous Ă©taient citĂ©s. Vous qui fĂ»tes la grĂące ou qui fĂ»tes la gloire, Nul ne vous reconnaĂźt ! un ivrogne incivil Vous insulte en passant d'un amour dĂ©risoire ; Sur vos talons gambade un enfant lĂąche et vil. Honteuses d'exister, ombres ratatinĂ©es, Peureuses, le dos bas, vous cĂŽtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, Ă©tranges destinĂ©es ! DĂ©bris d'humanitĂ© pour l'Ă©ternitĂ© mĂ»rs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, L'oeil inquiet, fixĂ© sur vos pas incertains, Tout comme si j'Ă©tais votre pĂšre, ĂŽ merveille ! Je goĂ»te Ă  votre insu des plaisirs clandestins Je vois s'Ă©panouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon coeur multipliĂ© jouit de tous vos vices ! Mon Ăąme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! ma famille ! ĂŽ cerveaux congĂ©nĂšres ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! OĂč serez-vous demain, Èves octogĂ©naires, Sur qui pĂšse la griffe effroyable de Dieu ?
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Dans les plis sinueux des vieilles capitales,/ OĂč tout, mĂȘme l'horreur, tourne aux enchantements []. Les surrĂ©alistes reprendront abondamment ce merveilleux de la rue et de la ville, comme AndrĂ© Breton, dans Nadja (1928), ou Louis Aragon dans Le Paysan de Paris (1926).
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I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponine ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus. Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des Ăąmes.
Titre Dans les plis sinueux des vieilles capitalesAuteur Sylvie TaussigEdition Galaade 2012Nombre de pages 680Isbn 13 9782351761717Dans une rue de Paris, non loin de l'appartement de Claude-HĂ©lĂšne et de TĂ©rence, un couple d'apparence ordinaire, des travaux de rĂ©novation mettent au jour un mur aveugle et noir. Claude- HĂ©lĂšne le connaĂźt par coeur c'est elle qui l'a conçu, il y a quinze ans, quand elle a inventĂ© le concept de micro-intervention urbaine. Elle avait voulu se faire artiste pour regagner l'amour de MikhaĂŻl, son Russe, qui voulait la quitter. Mais MikhaĂŻl Ă©tait parti quand mĂȘme, le projet avait Ă©tĂ© refusĂ©, puis le mur Ă©tait tombĂ© dans l'oubli. Depuis, elle a changĂ© de vie, et d'amour. Alors pourquoi refait-il surface maintenant, son mur des lamentations ? Ailleurs dans la ville, une sĂ©rie de dĂ©lits artistiques semble avoir fleuri, comme une Ă©trange Ă©pidĂ©mie. Des carrĂ©s de mosaĂŻques se multiplient un pou dans le mur d'un cafĂ©, une cerise tout en haut du SacrĂ©-Coeur. BientĂŽt, la police mĂšne l'enquĂȘte est-ce de l'art ou du vandalisme ? un geste politique, Ă  l'heure oĂč la mairie de Paris bascule dans l'opposition ? Autres livres du mĂȘme auteur

Dans les plis sinueux des vieilles capitales, comme une anatomie et une gĂ©ographie imaginaires. Au tournant du XXIe siĂšcle, l’art contemporain contamine Paris. 1700 pages curieusement fluides, agrĂ©ables Ă  lire, en partie centrĂ©es sur Claude-HĂ©lĂšne, une femme de 40 ans qui Magistrale comĂ©die de mƓurs Ă  l’échelle d’une ville, ce roman de Sylvie Taussig

À Victor Hugo I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponyme ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! Ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par les bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l'eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s'Ă©tonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. - Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ? La mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d'un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j'entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S'en va tout doucement vers un nouveau berceau ; À moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l'aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l'ouvrier varie La forme d'une boĂźte oĂč l'on met tous ces corps. - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes, Des creusets qu'un mĂ©tal refroidi pailleta... Ces yeux mystĂ©rieux ont d'invincibles charmes Pour celui que l'austĂšre Infortune allaita ! II De Frascati dĂ©funt Vestale enamourĂ©e ; PrĂȘtresse de Thalie, hĂ©las ! Dont le souffleur EnterrĂ© sait le nom ; cĂ©lĂšbre Ă©vaporĂ©e Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m'enivrent ! Mais parmi ces ĂȘtres frĂȘles Il en est qui, faisant de la douleur un miel, Ont dit au DĂ©vouement qui leur prĂȘtait ses ailes Hippogriffe puissant, mĂšne-moi jusqu'au ciel ! L'une, par sa patrie au malheur exercĂ©e, L'autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs, L'autre, par son enfant Madone transpercĂ©e, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III Ah ! Que j'en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, Ă  l'heure oĂč le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s'asseyait Ă  l'Ă©cart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d'or oĂč l'on se sent revivre, Versent quelque hĂ©roĂŻsme au cƓur des citadins. Celle-lĂ , droite encor, fiĂšre et sentant la rĂšgle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son Ɠil parfois s'ouvrait comme Ɠil d'un vieil aigle ; Son front de marbre avait l'air fait pour le laurier ! IV Telles vous cheminez, stoĂŻques et sans plaintes, À travers le chaos des vivantes citĂ©s, MĂšres au cƓur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous Ă©taient citĂ©s. Vous qui fĂ»tes la grĂące ou qui fĂ»tes la gloire, Nul ne vous reconnaĂźt ! Un ivrogne incivil Vous insulte en passant d'un amour dĂ©risoire ; Sur vos talons gambade un enfant lĂąche et vil. Honteuses d'exister, ombres ratatinĂ©es, Peureuses, le dos bas, vous cĂŽtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, Ă©tranges destinĂ©es ! DĂ©bris d'humanitĂ© pour l'Ă©ternitĂ© mĂ»rs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, ƒil inquiet, fixĂ© sur vos pas incertains, Tout comme si j'Ă©tais votre pĂšre, ĂŽ merveille ! Je goĂ»te Ă  votre insu des plaisirs clandestins Je vois s'Ă©panouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon cƓur multipliĂ© jouit de tous vos vices ! Mon Ăąme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! Ma famille ! Ô cerveaux congĂ©nĂšres ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! OĂč serez-vous demain, Èves octogĂ©naires, Sur qui pĂšse la griffe effroyable de Dieu ? CdiscountLibrairie - DĂ©couvrez notre offre Dans les plis sinueux des vieilles capitales. Livraison gratuite Ă  partir de 25€* | Paiement sĂ©curisĂ© | 4x possible | Retour simple et rapide Votre navigateur internet n’est plus supportĂ© par notre site. Afin de bĂ©nĂ©ficier d’une navigation optimale, merci de mettre Ă  jour votre navigateur.
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Dansles plis sinueux des vieilles capitales - Dans une rue de Paris, non loin de l'appartement de Claude-HélÚne et de Térence, un couple d'apparence ordinaire, des travaux de rénovation mettent au jour un mur aveugle et noir. Claude- HélÚne le connaßt par coeur : c'est elle qui l'a conçu, il y a quinze ans, quand elle a inventé le concept de micro-intervention urbaine.
Galaade 29€ TTC Prix indicatifAcheter », deuxmillionsdesignes, cinq ans d’écriture, six de gestation, 1 776 pages entre les mains du lecteur Dans les plis sinueux des vieilles capitales est plus qu’un pavĂ© ; c’est un roman qui se refuse et sa rĂ©ception s’annonce aussi sinueuse que le promet son titre. Entretien vidĂ©o avec l’auteur et trĂšs long extrait du roman en fin d’ la suite de l'article sur Mediapart Sylvie Taussig ou comment rĂ©sister Ă  l’enchantement de Paris

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Hommage Ă  Dominique Rolin, Le N° 145 de l’Infini, Automne 2019, rassemble sous le titre Dominique Rolin, La vie est une offrande » de prĂ©cieux textes de l’écrivaine, disparue en 2012. Parmi ceux-ci, la version intĂ©grale des Petites vieilles » de Charles Baudelaire, un poĂšme qui la relie Ă  sa mĂšre, Ă  son enfance. D. R. nous dit ce qu’il reprĂ©sentait pour elle. Ce poĂšme fait partie des Tableaux parisiens, des Fleurs du mal. Il a Ă©tĂ© mis en musique par Georges Chelon, en 2009. Texte de Charles Baudelaire Les Fleurs du mal mis en musique par Georges Chelon, CD intĂ©gral 2009 XCI. - LES PETITES VIEILLES » A Victor Hugo Charles Baudelaire I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales, Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponine ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par des bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l’eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s’étonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. - Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d’un enfant ? La Mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d’un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j’entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S’en va tout doucement vers un nouveau berceau ; À moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l’aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l’ouvrier varie La forme de la boĂźte oĂč l’on met tous ces corps. - Ces yeux sont des puits faits d’un million de larmes, Des creusets qu’un mĂ©tal refroidi pailleta... Ces yeux mystĂ©rieux ont d’invincibles charmes Pour celui que l’austĂšre Infortune allaita ! II De Frascati dĂ©funt Vestale enamourĂ©e ; PrĂȘtresse de Thalie, hĂ©las ! dont le souffleur EnterrĂ© sait le nom ; cĂ©lĂšbre Ă©vaporĂ©e Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m’enivrent ; mais parmi ces ĂȘtres frĂȘles Il en est qui, faisant de la douleur un miel, Ont dit au DĂ©vouement qui leur prĂȘtait ses ailes Hippogriffe puissant, mĂšne-moi jusqu’au ciel ! L’une, par sa patrie au malheur exercĂ©e, L’autre, que son Ă©poux surchargea de douleurs, L’autre, par son enfant Madone transpercĂ©e, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III Ah ! que j’en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, Ă  l’heure oĂč le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s’asseyait Ă  l’écart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d’or oĂč l’on se sent revivre, Versent quelque hĂ©roĂŻsme au cƓur des citadins. Celle-lĂ , droite encor, fiĂšre et sentant la rĂšgle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son Ɠil parfois s’ouvrait comme l’Ɠil d’un vieil aigle ; Son front de marbre avait l’air fait pour le laurier ! IV Telles vous cheminez, stoĂŻques et sans plaintes, A travers le chaos des vivantes citĂ©s, MĂšres au cƓur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous Ă©taient citĂ©s. Vous qui fĂ»tes la grĂące ou qui fĂ»tes la gloire, Nul ne vous reconnaĂźt ! un ivrogne incivil Vous insulte en passant d’un amour dĂ©risoire ; Sur vos talons gambade un enfant lĂąche et vil. Honteuses d’exister, ombres ratatinĂ©es, Peureuses, le dos bas, vous cĂŽtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, Ă©tranges destinĂ©es ! DĂ©bris d’humanitĂ© pour l’éternitĂ© mĂ»rs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, L’Ɠil inquiet, fixĂ© sur vos pas incertains, Tout comme si j’étais votre pĂšre, ĂŽ merveille ! Je goĂ»te Ă  votre insu des plaisirs clandestins Je vois s’épanouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon cƓur multipliĂ© jouit de tous vos vices ! Mon Ăąme resplendit de toutes vos vertus ! Ruine ! ma famille ! ĂŽ cerveaux congĂ©nĂšres ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! OĂč serez-vous demain, Èves octogĂ©naires, Sur qui pĂšse la griffe effroyable de Dieu ? * Ma mĂšre, qui Ă©tait professeur de diction, nous faisait rĂ©citer par cƓur toutes sortes de poĂ©sies, donr les petites vieilles » de Charles Baudelaire. J’ai su ce poĂšme Ă  12 ans. À 18 ans, je l’ai Ă©tudiĂ© Ă  fond et il ne m’a jamais quittĂ©e. RĂ©cemment, tout d’un coup, aprĂšs une nuit sombre, il m’est revenu intĂ©gralement, dans cet intervalle si particulier entre le rĂȘve et le rĂ©veil. J’ai pu le murmurer pour moi seule jusqu’au bout, comme il m’était arrivĂ© de le faire trĂšs souvent auparavant. C’est tout de mĂȘme trĂšs curieux que ces petites vieilles » aient pu impressionner Ă  ce point l’enfant que j’étais. Mais c’est un fait ce poĂšme m’a laissĂ© des marques violentes et inscrites Ă  vif dans ma mĂ©moire pour toujours. Le cĂŽtĂ© tragique de l’existence ne m’a pourtant jamais impressionnĂ©e, ni la vieil-lesse ni la mort qui rĂ©duit l’ĂȘtre humain Ă  une poignĂ©e de rĂ©sidus qu’on enfouit dans la terre comme si cet acte pouvait faire disparaĂźtre l’ñme des choses de la vie... Je m’y refuse absolument, car cela sonne faux. Je suis sauvĂ©e par les poĂšmes ! Ils sont chargĂ©s de cette forme d’existence sans chair, mais riches d’une soliditĂ© et d’une possibilitĂ© d’action sur le rĂ©el sans commune mesure avec le tout-venant de l’existence. Un poĂšme, c’est d’abord une musique qui s’invite sur la terre, dans la voix de ma mĂšre, sur ma peau alors toute juvĂ©nile. Au moment de penser Ă  la rĂ©alisation de ce livre [1] il est venu s’imposer Ă  moi avec une force et une vĂ©ritĂ© impossibles Ă  repousser. Il fait partie de mon Ăąme et de mon corps. En vous le lisant Ă  haute voix, je sais qu’il s’intĂšgre aussi Ă  votre Ăąme et Ă  votre corps. Il circule entre nous... Vous qui avez la plume Ă  la main et que je regarde avec affection, moi qui suis dans l’obligation de rendre compte de ma mĂ©moire rythmĂ©e par ce poĂšme cruel, terrible et tellement beau. Vous prenez des notes sur ce que je viens de dire, et ce livre que nous construisons ensemble sort comme s’il Ă©manait Ă  la fois de votre peau Ă©clairĂ©e par le soleil qui entre dans la piĂšce et de votre dĂ©sir d’en faire un bloc original, autant que de ma volontĂ© tendue vers la rĂ©ussite d’un objet fidĂšle Ă  ce que je suis. Ce sont nos atouts premiers ! Ce poĂšme est splendide dans la violence mĂȘme de son rythme, et il faut s’en servir Ă  la maniĂšre d’une succession de coups de poing sur la table gui rendraient possible la recrĂ©ation de cette Ă©criture aujourd’hui. Je rĂȘve Ă  nouveau beaucoup, mais d’une maniĂšre plus diluĂ©e qu’auparavant... Certains de mes rĂȘves sont horribles. Je perds ma maison, je n’ai plus personne autour de moi, je marche sans savoir oĂč je vais dormir. C’est triste, difficile Ă  supÂŹporter... Au moment oĂč je sortais de ma nuit, pourquoi ce poĂšme-lĂ  parmi tous les autres a-t-il surgi avec une prĂ©cision telle que tout est devenu plus rassurant autour de moi ? Je crois qu’il m’incite Ă  me rapprocher de ce cĂŽtĂ© de la vie que chacun essaie de taire en soi ou d’enfouir dans le rythme de la journĂ©e oĂč l’on se sent incapable de l’affronter. A VICTOR HUGO Il n’est pas anodin que Les Petites Vieilles », un des quelques poĂšmes dĂ©dicacĂ©s des Fleurs du Mal, soit adressĂ© Ă  Victor Hugo. Ce n’est pas ici au proscrit illustre que Baudelaire rend hommage comme dans Le Cygne », mais bien plutĂŽt au dĂ©fenseur des humbles et des marginaux, qui n’a cessĂ© de proclamer l’universel droit d’ĂȘtre aimĂ©. Baudelaire ne cache pas que c’est cette charitĂ© hugolienne qui imprĂšgne son poĂšme le texte, Ă©crit-il Ă  Hugo en 1859, a Ă©tĂ© fait en vue de vous imiter riez de ma fatuitĂ©, j’en ris moi-mĂȘme, aprĂšs avoir relu quelques piĂšces de vos recueils, oĂč une charitĂ© si magnifique se mĂȘle Ă  une familiaritĂ© si touchante ». Les petites vieilles » on reviendra sur cet adjectif ont la grandeur des petits que Hugo a cĂ©lĂ©brĂ©e dans ses poĂšmes, en accord avec le titre du plus long poĂšme des Contemplations Magnitudo Parvi ». Les figures de vieillards sont du reste lĂ©gion dans l’Ɠuvre de Hugo, le grotesque thĂ©orisĂ© par Hugo a sa place dans bien des vers des Petites Vieilles » et, enfin, les mĂ©ditations de Baudelaire sur la proximitĂ© du cercueil et du berceau ont une certaine rĂ©sonance hugolienne – Hugo n’écrit-il pas dans la prĂ©face des Contemplations qu’il peint l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant Ă  l’énigme du cercueil » ? Mais l’admiration de Baudelaire pour Hugo est loin d’ĂȘtre sans rĂ©serves, et quelque imprĂ©gnĂ© qu’il soit d’accents hugoliens, Les Petites Vieilles » reste un poĂšme profondĂ©ment baudelairien. Paris est la capitale infĂąme » effrayante et captivante que ne cesse de chanter Baudelaire ; le sarcasme se mĂȘle au pathos, sans nĂ©anmoins l’annuler ; la transfiguration des petites vieilles rĂ©pond au projet de faire fleurir » le mal. S’il y a identification avec les petites vieilles », ce n’est pas seulement au nom de la sympathie pour les humbles, c’est parce que ces silhouettes tordues et rampantes sont l’image de ce dĂ©classĂ© dĂ©risoire, de cet ĂȘtre informe et dĂ©chu – bien Ă©loignĂ© du mage hugolien – qu’est le poĂšte. Nous Ă©tudierons la premiĂšre des quatre sections du poĂšme, oĂč le portrait des petites vieilles s’ébauche essentiellement Ă  partir de deux Ă©lĂ©ments Ă  valeur emblĂ©matique leur dĂ©marche et leur regard. Le poĂšte insiste sur la trouble fascination que les femmes disgraciĂ©es exercent sur lui v. 1-7, dĂ©crit l’allure dĂ©sarticulĂ©e de ces pauvres ĂȘtres cheminant dans la ville v. 8-16 et enfin puise dans leur regard les liens qu’elles entretiennent avec le monde de l’enfance v. 16-36. Les petites vieilles » le titre, malgrĂ© sa simplicitĂ©, mĂ©rite l’attention. [
] Au-delĂ  de sa valeur hypocoristique, l’adjectif petite prend un sens profond dans Les Petites Vieilles » d’abord parce que ces fantĂŽmes fĂ©minins font partie des Petits » cĂ©lĂ©brĂ©s par Hugo une section de la LĂ©gende des SiĂšcles s’appellera Les Petits », ensuite parce que la petitesse de ces femmes ratatinĂ©es fait l’objet de certaines des plus belles strophes du poĂšme, avec la comparaison de la petite vieille » Ă  une petite fille », et la mĂ©ditation sur les minuscules cercueils qui seront bĂątis pour ces ĂȘtres fragiles ». Nicolas FrĂ©ry extrait Je suis trĂšs ĂągĂ©e, je n’ai plus tellement de temps Ă  vivre. Or, j’aime la vie et je continue Ă  l’aimer malgrĂ© le travail de la mort qui est un calvaire. Je perds mon indĂ©pendance physique et je dois m’adapter aux difficultĂ©s de la dĂ©pendance qui affectent ma maniĂšre de mouvoir bras et jambes. Mais le mystĂšre, ce n’est pas la mort, c’est la vie qui ne se laisse pas approcher de l’ĂȘtre si facilement, mĂȘme si l’on arrive comme moi Ă  ce moment oĂč tout va s’arrĂȘter. Jusqu’au bout reste ce besoin d’avoir un corps vivant qui vous double jour et nuit pour vous garder intact. Ce poĂšme est magnifique, parce qu’on a l’impression que Baudelaire porte en lui des messages secrets qu’il transmet dans son Ɠuvre Ă  travers ces vers tordus, mĂ©chants, violents... Il y a en effet, surplombant tout, une vitalitĂ© et une foi dans la beautĂ© qui existe en parallĂšle Ă  la brutalitĂ© du spectacle de ces petites vieilles » abandonnĂ©es dans la ville. Baudelaire nous prĂ©vient contre le dĂ©sespoir. J’estime que quand nous parlons, nous employons des mots beaux, articulĂ©s, significatifs, qui sont Ă  la disposition de tout ĂȘtre humain, mais qui n’ont peut-ĂȘtre jamais Ă©tĂ© employĂ©s comme ils le sont en ce moment, alors que le ciel bleuit et que le soleil entre en grand dans mon intĂ©rieur... C’est un poĂšme en soi. Lorsque j’ai dĂ» trouver un endroit oĂč vivre Ă  Paris en 1959, j’avais dit Ă  l’agent immobilier, j’exige un appartement qui soit au soleil ». Il m’avait alors rĂ©pondu avec une Ă©pouvantable voix de vendeur de soupe, ah, mais vous savez, le soleil est une denrĂ©e rare ! », comme s’il s’agissait d’un luxe absolu. Je suis trĂšs sensible aux voix, elles disent tout. Ma mĂšre avait une trĂšs jolie voix. Elle avait connu Sarah Bernhardt, dont la voix nous paraĂźt aujourd’hui trĂšs datĂ©e, et elle gardait des souvenirs trĂšs prĂ©cis de cette intrusion heureuse par le gĂ©nie de la voix, ce gĂ©nie de la comprĂ©hension cachĂ©e d’un poĂšme, parce qu’on ne sait pas toujours ce qu’on lit quand on lit. Baudelaire est un trĂšs grand poĂšte qui vit dans son Ă©poque, avec ses joies et ses horreurs. Il voit tout, il sent tout. Quand je le redĂ©couvre Ă  voix haute, je retrouve mes sensations intactes et violentes, et c’est dĂ©chirant. Au moment des obsĂšques de Jean-Paul II, je me souviens avoir regardĂ© la cĂ©rĂ©-monie Ă  la tĂ©lĂ©vision et en avoir Ă©tĂ© trĂšs Ă©mue, en Ă©prouvant aussi cette sensation de dĂ©chirement. Il faisait plein soleil, pas de vent ni de menaces. Toue Ă©tait libĂ©rĂ© pour le spectacle, avec toute la pompe du Vatican, et posĂ© Ă  mĂȘme le sol, ce cercueil en bois tout simple, au centre. Il y avait un ocĂ©an de visages serrĂ©s les uns contre les autres, des drapeaux, tous ces habits ecclĂ©siastiques chatoyants dans la lumiĂšre, et la beautĂ© surhumaine contenue dans l’ñme, le cƓur et le corps de celui qui repoÂŹsait lĂ , comme un pauvre. Je me suis sentie brisĂ©e et reconstruite autrement, dans un sens de moi-mĂȘme que je n’avais jamais espĂ©rĂ©. Tout m’était donnĂ© et tout Ă©tait recouvert ce jour-lĂ  par la prĂ©sence charnelle de la foi. C’était la chair de la tendresse pour le Christ, une admiration et une concentration infinies. Au milieu des photographes circulant en grappe, la prĂ©sence de ce vieux pape arrĂȘtĂ©e sur une image splendide comme dans un tableau. Chaque ĂȘtre humain est une direction. Ce que je regardais constituait pour moi seule un acquis que je volais Ă  ma propre mort et un ensemble inaltĂ©rable et joyeux. Tout Ă©tait Ă  prendre. Il s’agissait d’une fĂȘte, non seulement religieuse, mais aussi mentale, morale et esthĂ©tique. Comme pour un printemps nouveau. J’ai pour m’accompagner, en poĂ©sie et dans la vie telle que je la rĂȘve, tout un monde fulminant d’impressions parfois contradictoires... Contre la griffe effroyable de Dieu » de la fin du poĂšme de Baudelaire, la foi en l’amour bagarreur du poĂšte qui Ă©loigne la mort. oOo

Dansles plis sinueux des vieilles capitales. Galaade. François Tison. Farcissures. Allia. Elie Tresse. Ni ce qu’ils espĂšrent, ni ce qu’ils croient. Allia Retrouvez tous ces livres dans notre rubrique ActualitĂ© & coups de coeur. La table avant l'arrivĂ©e des invitĂ©s. Le salon de thĂ© de La Dame au Chapeau. DĂ©couverte du lieu de notre cafĂ© littĂ©raire itinĂ©rant. Une vue de l
Passer au contenu principal Synopsis A propos du livre 1680pages. 18x13x5cm. BrochĂ©. ; envois en suivi pour la france et l'etranger Les informations fournies dans la section Synopsis » peuvent faire rĂ©fĂ©rence Ă  une autre Ă©dition de ce titre. PrĂ©sentation de l'Ă©diteur Cela a commencĂ© pendant la nuit et personne ne l'a remarquĂ© ce furent les premiers Ă©lĂ©ments. Une sorte de pou dans le mur. Des carrĂ©s de mosaĂŻques se sont multipliĂ©s sur les façades des bĂątiments. Pourquoi un individu s'est astreint Ă  coller de la mosaĂŻque un peu partout dans la ville, nul ne le sait. Et la police dĂ©sespĂšre. Claude-HĂ©lĂšne et TĂ©rence se sont mariĂ©s il y a dix ans, avec pour tĂ©moins MichĂšle Barret-Lauze, maĂźtre Ă  penser de TĂ©rence, et Colin, l'homme de théùtre qui a fait partie de l'avant-garde artistique avant de s'exiler de la capitale. Un matin, TĂ©rence dĂ©couvre par hasard un mur aveugle et noir qu'il n'a jamais vu, mais que Claude-HĂ©lĂšne connaĂźt bien. Ce mur la replonge dans son passĂ©, d'autant plus que TĂ©rence s'Ă©loigne peu Ă  peu. A-t-elle jamais rĂ©ellement su qui il Ă©tait ? Peut-ĂȘtre est-il temps pour Claude-HĂ©lĂšne de ressortir ses vieux projets d'intervention artistique urbaine et de les proposer eu nouveau maire ? Il rĂȘve de lancer la toute premiĂšre Nuit blanche, ....une nuit qui sera un perpĂ©tuel crĂ©puscule et dĂ©jĂ  une aurore. Mais le jour se lĂšvera-t-il sur la ville mosaĂŻque ? Magistrale comĂ©die de moeurs Ă  l'Ă©chelle d'une ville, ce roman d'une ville de Sylvie Taussig explore les moindres replis des relations humaines, ses impostures et ses rigiditĂ©s ; elle y invente une oeuvre libre; ironique et singuliĂšre. Les informations fournies dans la section A propos du livre » peuvent faire rĂ©fĂ©rence Ă  une autre Ă©dition de ce titre. Meilleurs rĂ©sultats de recherche sur AbeBooks Image fournie par le vendeur Dans les plis sinueux des vieilles capitales Sylvie Taussig EditĂ© par Editions Galaade 2012 ISBN 10 2351761715 ISBN 13 9782351761717 Ancien ou d'occasion Softcover QuantitĂ© disponible 1 Description du livre Softcover. Etat Bon. Ancien livre de bibliothĂšque. LĂ©gĂšres traces d'usure sur la couverture. Tampon ou marque sur la face intĂ©rieure de la couverture. Ammareal reverse jusqu'Ă  15% du prix net de ce livre Ă  des organisations caritatives. ENGLISH DESCRIPTION Book Condition Used, Good. Former library book. Slight signs of wear on the cover. Stamp or mark on the inside cover page. Ammareal gives back up to 15% of this book's net price to charity organizations. N° de rĂ©f. du vendeur B-640-423 Plus d'informations sur ce vendeur Contacter le vendeur Image fournie par le vendeur Image d'archives Image d'archives Image d'archives Image fournie par le vendeur Image fournie par le vendeur
Dansles plis sinueux des vieilles capitales, Oui tout meme l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obeissant 'a mes humeurs fatales, Des etres singuliers, decrepits et charmants. Ces monstres disloques furent jadis des femmes, Eponine ou Lais!-Monstres brises, bossus Ou tordus, aimons-les! ce sont encor des ames. Sous des jupons troues et sous de

Nous avons produit l’analyse du poĂšme Les Petites Vieilles de Baudelaire dans le cadre de l’étude du thĂšme de culture gĂ©nĂ©rale du concours de prĂ©pas Ă©conomiques et commerciales en 2018 qui Ă©tait le corps. NĂ©anmoins, cette analyse approfondie peut servir l’ensemble des Ă©tudiants. Les petites vieilles de Baudelaire extrait choisi I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obĂ©issant Ă  mes humeurs fatales Des ĂȘtres singuliers, dĂ©crĂ©pits et charmants. Ces monstres disloquĂ©s furent jadis des femmes, Éponine ou LaĂŻs ! Monstres brisĂ©s, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des Ăąmes. Sous des jupons trouĂ©s et sous de froids tissus Ils rampent, flagellĂ©s par les bises iniques, FrĂ©missant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodĂ© de fleurs ou de rĂ©bus ; Ils trottent, tout pareils Ă  des marionnettes ; Se traĂźnent, comme font les animaux blessĂ©s, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes OĂč se pend un DĂ©mon sans pitiĂ© ! Tout cassĂ©s Qu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous oĂč l’eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s’étonne et qui rit Ă  tout ce qui reluit. – Avez-vous observĂ© que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d’un enfant ? La Mort savante met dans ces biĂšres pareilles Un symbole d’un goĂ»t bizarre et captivant, Et lorsque j’entrevois un fantĂŽme dĂ©bile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet ĂȘtre fragile S’en va tout doucement vers un nouveau berceau ; A moins que, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie, Je ne cherche, Ă  l’aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l’ouvrier varie La forme de la boĂźte oĂč l’on met tous ces corps. Introduction de l’analyse Dans l’esthĂ©tique de la laideur, on peut dire que Baudelaire est un prĂ©curseur. Aussi, en ce qui concerne la description de la vieillesse, il se distingue nettement de Ronsard voir l’article sur Quand vous serez bien vieille », qui ne perçoit aucune beautĂ© dans les traits d’une vieille femme. Baudelaire offre un portrait assez pitoyable de la vieillesse, tout en mĂȘlant un sentiment de tendresse envers celle-ci. Comment Baudelaire fait-il du corps considĂ©rĂ© comme laid, – le corps des vieilles femmes – un objet de beautĂ© ? Alors que Ronsard prĂ©vient HĂ©lĂšne qu’aucune vieille femme n’est la Muse des poĂštes, Baudelaire, lui, dĂ©die un poĂšme Ă  ces crĂ©atures qu’il trouve mystĂ©rieuses. Il prouve Ă  nouveau la modernitĂ© de son esthĂ©tisme, et sa rupture avec les codes classique de la poĂ©sie les thĂšmes qu’il aborde est Ă  l’opposĂ© de la tradition. Ainsi, tout en respectant les rĂšgles poĂ©tiques formelles, Baudelaire choisit de renverser les codes et, littĂ©ralement, de crĂ©er du neuf avec du vieux. Des petites vieilles monstrueuses Au premier abord, le rapport qu’entretient le poĂšte avec les petites vieilles » est ambigu il les compare Ă  des monstres mais invite dans le mĂȘme temps Ă  les aimer. On peut alors se dire qu’il voit des aspects d’elles que les autres ne voient pas elles sont humaines, elles furent jeunes et belles un jour. Il distingue leur humanitĂ© au-delĂ  de leur physique dĂ©fraĂźchi. Des femmes ? Les personnages mis en scĂšne dans le poĂšme sont des petites vieilles », comme si elles n’avaient jamais Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©es que par leur Ăąge avancĂ©. De fait, elles furent jadis des femmes » ce qui laisse Ă  penser qu’elles ne disposent plus, effectivement, de leur humanitĂ©. Elles se sont transformĂ©es en crĂ©atures laides que personne ne saurait prĂ©cisĂ©ment identifier, et caractĂ©risĂ©es par leurs dĂ©formations. Elles sont devenues des vestiges d’un autre temps, des reliques » A tel point qu’elles sont terriblement affaiblies, puisque plus aucune force vitale ne les rĂ©git. Les petites vielles deviennent presque irrĂ©elles, de simples silhouettes ou fantĂŽmes dĂ©biles » 
 Ou des monstres ? Baudelaire n’est pas dupe le corps des vieilles femmes n’est pas harmonieux, elles ont une apparence monstrueuse ce sont des monstres disloquĂ©s » v5, brisĂ©s, bossus ou tordus » tout cassĂ©s » et mĂȘme discords » Le poĂšte ne rechigne pas Ă  admettre leur laideur au contraire, il la met en avant. Il peint des crĂ©atures pathĂ©tiques et souffrantes. Elles sont proches de la terre, rampent » se traĂźnent » et sont donc plus proches de la boue que des cieux. De la tendresse pour les petites vieilles Les petites vieilles sont des ĂȘtres rejetĂ©s de la sociĂ©tĂ©, que chacun mĂ©prise ou tout du moins regarde avec pitiĂ© ; ce sont des parias, autrefois membre de cette mĂȘme sociĂ©tĂ©. Elles sont difformes et plus personne ne prendrait de plaisir Ă  les regarder. Pourtant, il existe encore une figure qui les contemple et encense leurs traits c’est le poĂšte. Pas n’importe lequel celui qui a Ă©crit L’Albatros », poĂšme qui dĂ©crit le poĂšte comme un ĂȘtre rejetĂ© par tous. Baudelaire n’était en effet pas une personne des plus sociables, et il Ă©tait lui-mĂȘme considĂ©rĂ© comme laid. Il semble alors assez Ă©vident de faire le parallĂšle entre lui et les petites vieilles qu’il dĂ©crit et pour qui il ressent de la tendresse. Une description froide de crĂ©atures indĂ©terminĂ©es Le ton du poĂšme paraĂźt trĂšs dĂ©tachĂ© au premier abord. Baudelaire fait comme une description des petites vieilles » Ă  la maniĂšre d’un scientifique il les regarde, les observe, les dĂ©crit avec des termes crus, terre-Ă -terre. Il les guette » ces crĂ©atures qui rampent » trottent » se traĂźnent », Il Ă©tudie leur comportement et se dĂ©crit lui-mĂȘme comme une sorte de scientifique, mĂ©ditant sur la gĂ©omĂ©trie » Le ton de ces vers sont encore plus froids et cyniques lorsque l’on voit qu’il portait une rĂ©flexion sur la mort prochaine des petites vieilles il Ă©tablit un parallĂšle entre lui-mĂȘme et un gĂ©omĂštre afin d’illustrer la façon dont il considĂšre la forme et la taille du cercueil qui sera offert aux petites vieilles. De fait, le poĂšte s’interroge Ă  propos de ces ĂȘtres pendant qu’il les observe. Elles lui semblent ambivalentes, pleines de contradictions. De nombreuses antithĂšses les illustrent. Au vers 6, Baudelaire les compare Ă  Eponine ou LaĂŻs » Eponine est une femme qui reprĂ©sente la vertu, et LaĂŻs reprĂ©sente le vice ; elles symbolisent Ă  la fois le bien et le mal. Cela traduit le caractĂšre ambivalent de la femme, ce que Baudelaire illustre souvent dans ses poĂšmes. Il oppose aussi l’intĂ©rioritĂ© Ă  l’extĂ©rioritĂ© de ces petites vieilles. A l’intĂ©rieur d’un corps disloquĂ©, difforme, monstrueux, se trouve une Ăąme » que l’on peut distinguer Ă  travers des yeux divins de la petite fille » des yeux mystĂ©rieux » On le sait, les yeux sont le miroir de l’ñme » ils expriment sans mots ce qui se cache en profondeur. GrĂące aux yeux de celles qui furent des femmes, en apparence laides et vieilles dĂ©sormais, on peut voir les restes d’une Ăąme d’enfant, prisonnier d’un corps monstrueux. Une description faussement froide Il invite en fait Ă  la tendresse envers ces crĂ©atures malgrĂ© leur apparence. Une autre opposition est encore prĂ©sente dans le poĂšme, qui cette fois discorde avec le ton froid du scientifique le poĂšte balance entre la rĂ©pulsion, comme on a pu le voir prĂ©cĂ©demment avec les corps disloquĂ©s » et autres adjectifs, et la fascination. Les substantifs et adjectifs sont nombreux enchantements » charmants » 
 Les petites vieilles ne sont pas que des fantĂŽmes du passĂ©, ce sont une source d’inspiration et de fascination pour le poĂšte. Il voit en elles quelque chose qui inspire sa pitiĂ© en mĂȘme temps qu’il a un sentiment de dĂ©goĂ»t, puisqu’il arrive Ă  voir au-delĂ  de la carapace de leur corps. De fait, le ton n’est que superficiellement cruel, car on ressent l’indĂ©niable pitiĂ© ou charitĂ© du poĂšte face Ă  ces crĂ©atures aimons-les » divins » 
 Par ailleurs, il semble ressentir une vĂ©ritable sympathie au sens Ă©tymologique capacitĂ© Ă  partager les mĂȘmes sentiments, les mĂȘmes Ă©motions face Ă  ces vieilles qui paraissent ĂȘtre le miroir du spleen que ressent Baudelaire, ce qui nous amĂšne vers notre derniĂšre partie de cette analyse. Le prĂ©texte poĂ©tique rendre un corps laid en un sujet noble Les petites vieilles, incarnations de Paris Paris est le parfait lieu pour dĂ©crire la laideur, le sale Ă  cette Ă©poque, la ville sent mauvais, hĂ©berge de nombreuses maladies, n’est pas encore rĂ©novĂ©e par Haussmann, etc. Il ne faut pas creuser trĂšs loin pour observer la comparaison entre les petites vieilles et la ville de Paris. D’abord, la rencontre entre le poĂšte et les petites vieilles se fait dans la ville, espace problĂ©matique, entre laideur et envoĂ»tement Dans les plis sinueux des vieilles capitales, / OĂč tout, mĂȘme l’horreur, tourne aux enchantements » et 2. Baudelaire la dĂ©crit Ă  l’aide d’hyperboles antithĂ©tiques, entre horreur » et enchantements ». Aux enchantements peut aussi se raccorder le domaine du rĂȘve, qu’on peut voir avec les plis sinueux », qui se rapportent Ă  une ville labyrinthique, ou bien aux rides des petites vieilles. Autour du poĂšte, l’espace devient de plus en plus complexe Ă  mesure des descriptions. La rĂ©alitĂ© est prĂ©sente avec la laideur, la multitude de la foule, les bruits urbains tels que ceux des omnibus. Mais l’imaginaire tend toujours Ă  se battre pour gagner du terrain le labyrinthe, les spectres des petites vieilles, 
 La rĂ©alitĂ© urbaine est ainsi transformĂ©e en terrain de jeu de l’imagination du poĂšte, ce qui rĂ©vĂšle son intĂ©rioritĂ© ainsi que son projet poĂ©tique. La beautĂ© dans la laideur De fait, le poĂšme illustre parfaitement le projet ainsi que l’intĂ©rioritĂ© de Baudelaire dans l’épilogue des Fleurs du Mal, il Ă©crit Tu m’as donnĂ© ta boue et j’en ai fait de l’or ». Le but est de rĂ©inventer la beautĂ©, de ne plus se concentrer sur le Beau classique. Le laid, le difforme, le sale sont de nouvelles formes de beautĂ©. Le paysage urbain a ainsi Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ© par le poĂšte. Imaginez Paris en 1857 vieille, sale, pauvre, grouillant de monde. Les poĂštes romantiques surtout, ceux de la gĂ©nĂ©ration avant Baudelaire, n’aimaient que les paysages naturels et grandioses. Baudelaire rĂ©habilite la beautĂ© dans la laideur, et les petites vieilles sont une incarnation de Paris personne ne les trouve belles, elles sont des monstres disloquĂ©s » dĂ©crĂ©pits » Ce poĂšme reflĂšte la pensĂ©e et l’esthĂ©tique de la laideur de Baudelaire le laid et le mal sont des sujets poĂ©tiques d’oĂč peut venir la beautĂ© Le Beau est toujours bizarre ». Dans la ville, l’horreur » du lieu tourne aux enchantements » ; et les petites vieilles sont Ă  la fois des crĂ©atures dĂ©crĂ©pits » et charmants ». Pour Baudelaire, ces mots ne sont pas des antithĂšses ils peuvent aller ensemble sans se contredire. LĂ  est toute la modernitĂ© de la pensĂ©e de Baudelaire la laideur est son objet poĂ©tique phare. Urbanisme, laideur et modernitĂ© Toute cette esthĂ©tique de la laideur est trĂšs nouvelle pour l’époque, et cette volontĂ© tĂ©moigne de la modernitĂ© de Baudelaire quant Ă  sa vision du beau. Pour lui, la dĂ©finition de la modernitĂ© se tient en ces quelques mots La modernitĂ©, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitiĂ© de l’art, dont l’autre moitiĂ© est l’éternel et l’immuable. » On retrouve dans cette dĂ©finition les petites vieilles ce sont des ĂȘtres qui vont bientĂŽt mourir, qui ne sont lĂ  que temporairement. Au travers de leur description, Baudelaire parvient Ă  tirer l’éternel du transitoire ». Les petites vieilles sont Ă  la fois dans le passĂ© et dans le prĂ©sent elles sont des vestiges du passĂ© se mouvant dans un paysage urbain bien actuel ; de simples passantes que le poĂšte dĂ©crit fugitivement dans son poĂšme. Le poĂšte n’idĂ©alise pas le rĂ©el comme la plupart encore de ses contemporains ou des romantiques il fait osciller son poĂšme entre prosaĂŻsme et onirisme. La beautĂ© n’est pourtant pas totalement absente, elle est transformĂ©e c’est une poĂ©sie urbaine. Ainsi, Baudelaire se fait mĂ©moire du prĂ©sent », quand l’art classique considĂ©rait jusque lĂ  faire une poĂ©sie de l’immuable uniquement. Conclusion de l’analyse Les Petites Veilles En conclusion, ce poĂšme a tout pour se distinguer du XVIe siĂšcle, et de la vision de la beautĂ© de Ronsard. Alors que ce dernier ne voit de la beautĂ© qu’en une jeune femme, aux traits physiques apparemment dignes des canons de beautĂ©, Baudelaire se veut plus subversif encore en crĂ©ant une poĂ©tique de la boue. Il dĂ©crit dans son poĂšme des petites vieilles, parfois Ă  la maniĂšre d’un scientifique froid, mais le plus souvent en manifestant toute la tendresse qu’il voit en ces ĂȘtres qui lui ressemblent finalement beaucoup. Le poĂšte met en Ɠuvre son projet prendre de la boue pour la transformer en or. Baudelaire est celui qui a transformĂ© le paysage urbain apparemment laid et sale en un sujet poĂ©tique beau et fascinant. source

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